Réforme des régimes spéciaux 2
La grève de jeudi contre la réforme des régimes spéciaux a enregistré une forte mobilisation. Ainsi, à la SNCF plus de 73% de grévistes (un taux supérieur à 1995 - 67% - et au 13 mai 2003 - 62.4% contre le projet de réforme sur le régime de la fonction publique), dont 90% des conducteurs.
A la RATP, 58 % des agents étaient en grève selon la direction contre 61% au plus fort du mouvement de 1995.
Chez EDF et GDF, la grève a été suivie à 51,9%. Notons la coupure du courant à La Lanterne, résidence secondaire de Nicolas Sarkozy à Versailles. Au-dessus de la centrale nucléaire de Gravelines, une épaisse fumée blanche. Les grévistes rejettent un peu plus de vapeur d'eau. Pas plus de manifestation, mesures de sécurité oblige.
Dans la fonction publique, la participation était plus faible (fonction publique d'Etat 7,9%, fonction publique territoriale 0% à 5,5%, fonction publique hospitalière 5,05%).
La grève à La Poste a été suivie par 7% des postiers.
La mobilisation a été de 10,2% à France Télécom.
La grève n’a eu aucune conséquence dans les aéroports (ni retard de vols, ni gréviste parmi les contrôleurs aériens…)
Dans la journée, 130 manifestations se sont déroulées dans toute la France. Elles ont rassemblé environ 150.000 personnes, dont 21.000 à Paris, selon la police.
Je rappel qu’actuellement, le document d'orientation du gouvernement, daté du 10 octobre, prévoit uniquement une harmonisation de la durée de cotisation des 500.000 salariés (et un million de bénéficiaires) qui bénéficient de régimes spéciaux (hors mineurs et marins) sur celle de la fonction publique.
Elle serait portée, à raison de deux trimestres supplémentaires par an, de 37,5 annuités actuellement à 40 en 2012.
Comme l’a dit François Fillon, "La retraite par répartition est notre héritage commun (...) il nous garantit des droits communs, c'est pourquoi il nous impose aussi des devoirs communs"…
François Hollande a déclaré : "Il n'y a pas eu véritablement négociation. Le cadre a été fixé, l'alignement (des régimes spéciaux) décidé, mais il n'y pas eu prise en compte de la pénibilité". "La réforme des régimes est nécessaire, mais pour être réussie, elle doit respecter deux principes: le premier, celui de la négociation à partir d'un cadre global, ensuite le critère de la pénibilité qui doit être le fondement de la durée de cotisation".
Oui, il faudra prendre en compte la pénibilité du travail. Cela doit avoir après un vrai débat sur ce sujet, car la pénibilité ne doit pas être prise en compte uniquement pour les régimes spéciaux, mais pour tous les régimes !
Il a rajouté : "Pour que l'effort soit accepté, il doit être juste. Les métiers ne sont pas les mêmes, l'espérance de vie n'est pas la même".
Tout à fait, comme je le faisais noter dans un article (http://geoffroybloggeurump.over-blog.net/article-12642849.html), l’espérance de vie dans le privé est inférieure à ceux du public…
Ce vendredi, la grève s’éloigne un peu à la SNCF. Mais est encore bien présente à la RATP… :(
Ce week-end, tout devrait revenir dans l’ordre… Mais le mouvement pourrait reprendre lundi… La grève le week-end ? Jamais…
P.S. : La SNCF a indiqué qu'elle remboursera ou échangera gratuitement tous les billets de train de la journée de grève de jeudi y compris pour les billets promotionnels, type iDTGV ou Prem's, ainsi que les lignes régionales, notamment du Transilien et du RER.
Pour l'Ile-de-France, l'équivalent de deux jours d'abonnement serait déduit des forfaits couvrant les zones de 1 à 3 à 1 à 6 (excluant les abonnements couvrant la zone 1 et 2, géré par la RATP).
Ces réductions s'appliqueront aux cartes Orange de novembre, aux cartes Orange hebdomadaires, valables pour la semaine du 29 octobre au 4 novembre, et aux cartes Intégrale (abonnements annuels) par réduction de la mensualité prélevée en décembre.
Il en sera de même pour les cartes «Imagine'R» (étudiants) et la «Carte Solidarité Transport».
Quel aura été le coût de cette grève ?
La présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, a chiffré le coût de ces remboursements à «plusieurs millions» d'euros, qui s'ajoutent au coût de la grève elle-même, «autour d'une vingtaine de millions d'euros», comprenant les remboursements des clients des trains grandes lignes…
P.P.S. : Ce jeudi, une cycliste est décédée à Paris.
En cinq ans, le nombre de cyclistes à augmenter de 50%. Les accidents suivent la courbe. En 2002, il y avait eu deux cyclistes tués, 11 blessés graves et 358 blessés légers. En 2006, il y a deux tués et 41 blessés graves.
Cette année, il y a déjà trois tués…