Propriété des œuvres d'arts…

Publié le par Geoffroy, Bloggeur UMP

Contrairement à ce que l’on peut croire, acheter une œuvre d’art ne veut pas dire en être propriétaire… En faites, cela veut dire que l’on peut tout au plus en profiter… o_O
 
 
A Paris, la société Neubauer SA, concessionnaire de voitures, voulait changer une œuvre de place, le temps de faire des travaux de rénovation dans l’immeuble. Cette œuvre est une sculpture de plusieurs tonnes en béton et faïence présent dans le hall de l’immeuble Neubauer depuis 1987.
 
Simple ?
Pas vraiment… La loi oblige le propriétaire d’avoir l’accord de l’artiste pour ce déplacement… Et quand il refuse… Rien n’est possible !
Alors il en profite et finalement accepte le déplacement sous conditions :
- ses maçons s’occupent du transfert, un service facturé environ 20.000 euros…
- si le propriétaire décidait de vendre l’œuvre, l’artiste, Jean-Pierre Raynaud (auteur de l’énorme pot devant le centre Pompidou à Paris), récolterait 70% du montant !
 
Qu’a donc décidé ce patron de société ? La destruction.
Notons que la société Neubauer fera un chèque de 4% (soit 4.000 euros) du montant de la valeur estimée de l’œuvre à Raynaud pour indemnisation
Si le sculpteur n’avait finalement pas donné son accord, il pouvait l'attaquer pour violation de son droit moral…
Si l’artiste avait refusé la destruction, la société Neubauer aurait du demander à un juge de trancher. Il aurait du alors prouver que la rénovation de l’immeuble est obligatoire pour des raisons de sécurité...
Un huissier a du acter que les débris seront bien envoyés à la décharge et qu’ils ne seront pas revendus sous forme de pièces détachées.
Pourquoi ? Car, même en pièce détaché, une œuvre d’art vaut de l’argent !
Jean-Pierre Raynaud avait déjà vendu des bouts d’une de ses œuvres après l’avoir broyée en 1993….



Cette loi est valable pour les artistes, mais aussi pour les architectes.
Donc si votre maison ou un immeuble est conçu par un architecte et vous décidé de faire des travaux, de la déco, etc., sans son accord, l’artiste peut demander sa destruction…

La dernière ineptie ?
Daniel Buren, le sculpteur des colonnes rayées du Palais Royal (construit en 1986), à Paris, a envisagé de les faire démolir si rien n'était fait rapidement pour les remettre en état…
Et oui, si vous acheter une œuvre contemporaine, vous avez le devoir de l’entretenir… Sous peine de voir l’artiste ordonner sa destruction !

Qu’est ce qui le frustre au point de vouloir détruire son « œuvre » ?
Selon lui, «il n'y a plus d'eau depuis huit ans dans l'installation »… et «il n'y a plus d'électricité non plus (…) C'est une forme de vandalisme».
Rappelons une déclaration de l’artiste : «Je n’expose pas des bandes rayées, mais des bandes rayées dans un certain contexte»…

Le montant global des travaux est estimé à 14 millions d'euros pour l'ensemble du Palais Royal, dont environ 3,2 millions pour la cour d'honneur où sont les colonnes de Buren
Et oui, si vous désirez acquérir une œuvre, il faut avoir les moyens !!! Et ces moyens, c’est nous qui les donnons par nos impôts… :(

Mais aurait-il fait détruire ces colonnes (au frais de l’état) ?
Notons une de ces déclarations : « J’ai moi-même demandé la destruction de sept oeuvres différentes, situées dans sept villes de France qui, de Marseille à Paris, ponctuaient la «Marche des Marseillais» lors de la Révolution Française. Car ces pièces, dons de l’Etat aux villes en question, étaient pour la plupart laissées à l’abandon. J’ai, après des années de batailles diverses et variées, obtenu gain de cause: toutes ces œuvres ont aujourd’hui été démontées et ont disparu. »

 

Notons que l’éclairage de la tour Eiffel ou de l’arche de la défense, sont considérés comme des œuvres d’art, et qu’à ce titre, on ne peut pas les prendre à photo (et les utiliser) sans une compensation financière…

 

Cette situation est vraiment inadmissible.
Sous prétexte de protection de l’œuvre d’artistes (essentiellement contemporains…), malgré que ce dernier ai été rémunéré, il garde tous les droits sur son œuvre !

L’ADAGP (société française de gestion collective des droits d'auteur dans les arts visuels)  précise qu’«il est interdit de porter atteinte à l'intégrité d'une oeuvre d'art», même quand on en est le propriétaire. Car «le droit moral de l'artiste est perpétuel et inaliénable. Le domaine artistique constitue le seul secteur où le droit de propriété est moins fort que le droit d'auteur.»

Une fois qu’un artiste a vendu son œuvre, elle devrait rester la propriété unique de l’acheteur. En cas de revente ou autre, l’auteur ne devrait pouvoir rien dire !

Src : LCI & 20 minutes

Publié dans Culture

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